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ACTUELLEMENT DANS LES SALLES

Prince of Persia : les sables du temps [Prince of Persia: The Sands of Time]

Le soleil éclaire le désert de Perse. Ici, le destin s’écrit. Ainsi, le jeune Dastan, en lançant sa pomme sur un soldat puis en bondissant sur les toits, attire l’oeil du bon roi qui décide d’en faire son troisième enfant.

D’entrée, ça gigote, ça pirouette et ça virevolte. Dans un décor aux allures de parc d’attraction, les envolées de l’action détournent avec inspiration mon attention des pesanteurs d’un scénario un peu falot. Prince intrépide, jolie princesse ou brigand fringant, les acteurs font leur boulot et je m’amuse plutôt. Sur la dernière demi-heure, je préfère me taire...


De : Mike Newell 1h56

Avec (entre autres) : Jake Gyllenhaal, Gemma Arterton, Ben Kingsley

Les Invités de mon père

Lucien s’apprête à accueillir une famille de sans-papiers. Militant de longue date, il suscite notamment l’admiration de sa petite-fille. Quant à ses enfants, ils font preuve d’une circonspection qui ne va pas faiblir.

Ce long-métrage en forme de comédie piquante aborde un sujet épineux mais ne déborde pour autant d’originalité. Car une fois dévoilé le pot aux roses, le scénario se contente d’arroser un terreau qu’heureusement, les acteurs fertilisent avec talent. Grâce à eux, j’esquisse de nombreux sourires, même si les questions soulevées relèvent souvent du dramatique. Dommage que le film s’essouffle dans la dernière ligne droite.


De : Anne Le Ny 1h30

Avec (entre autres) : Fabrice Luchini, Karin Viard, Michel Aumont, Valérie Benguigui

Enter the Void

Générique stroboscopique. Un avion fend la nuit tokyoïte. Au milieu des néons, Oscar plane sur son balcon. Au milieu de leur studette, Linda fume une cigarette. Ils échangent des sons. Elles s’en vont.

À travers les yeux de son héros camé, je contemple la ville et ses lumières denses; lorsqu’il ferme ses paupières, la nuit s’éclaire et les couleurs dansent. Images maîtrisées et montage ciselé, le film s’éternise et m’en voit désolé. Hallucinant trip visuel, lancinant voyage sensoriel, j’apprécie l’unicité de cette psychédélique expérience cinématographique. Mais dans sa volonté de choquer, le réalisateur me donne parfois l’impression d’avoir des comptes à régler avec la subtilité.


De : Gaspar Noé 2h42

Avec (entre autres) : Paz de la Huerta, Nathaniel Brown, Cyril Roy

L’Amour c’est mieux à deux

Vincent le séducteur impénitent est en retard au mariage de son meilleur ami Michel le romantique invétéré. Avocat spécialisé en divorce, il retrouve le couple un an plus tard dans son bureau.

Les premières scènes promettent une légèreté que les suivantes ne démentent. Pas prétentieux, le scénario se montre néanmoins à la hauteur de mon ambition de rire grâce à son postulat feuillu et ses dialogues fleuris. Bien épaulé par ses complices, le royal Clovis Cornillac enrichit ses répliques de grimaces et autres mimiques drolatiques. J’avais faim d’humour, me voilà rassasié.


De : Arnaud Lemort, Dominique Farrugia 1h37

Avec (entre autres) : Clovis Cornillac, Manu Payet, Virginie Efira

Greenberg

Florence va au supermarché, passe au pressing, prépare le dîner des enfants, réserve les billets d’avion et nourrit le chien. Ses employeurs partis en vacances, elle rencontre Roger, qui occupe la maison en leur absence.

Pour raconter l’histoire d’un inadapté pathologique qui tente de contaminer son entourage, le réalisateur choisit de faire l’impasse sur l’humour. Cette décision me contrarie. J’ai du mal à m’attacher aux personnages. Ils avancent puis reculent, exécutent leur banal ballet mélancolique, inspirent la pitié plus que l’empathie. Des silhouettes de têtes grignotent l’écran. Quelques spectateurs quittent la salle. Ils ne verront pas la fin. Ils ne loupent rien.


De : Noah Baumbach 1h42

Avec (entre autres) : Ben Stiller, Greta Gerwig, Rhys Ifans

Robin des Bois [Robin Hood]

De retour des chères croisades, le roi d’Angleterre Richard Coeur de Lion se permet quelques pillages de châteaux français. Parmi les soldats, l’archer Robin Longstride n’a pas la langue dans son carquois.

Au rang des réticences, je redoutais l'énième visite d’une légende trop familière. En même temps, ayant tant apprécié les précédentes collaborations (Gladiator, Une Grande Année, American Gangster) entre l’acteur océanien et le réalisateur britannique, je ne pouvais rater celle-ci. Je me réjouis donc de découvrir une histoire authentiquement originale. Malheureusement, je ne parviens à plonger dedans, anesthésié que je suis par la lenteur générale et certaines longueurs en particulier.


De : Ridley Scott 2h16

Avec (entre autres) : Russel Crowe, Cate Blanchett, Mark Strong

L’Élite de Brooklyn [Brooklyn’s Finest]

Une voiture garée au milieu de nulle part. La nuit noire au-dessus des lampadaires blafards. Carlo raconte à Sal par quel miracle il a échappé à un nouveau séjour carcéral. Un coup de feu. Le silence...

Le réalisateur (auteur du puissant Training Day) juxtapose les trajectoires faussement parallèles de trois flics que tout oppose. Si je ne conteste la richesse de ces pauvres personnages, réunis pour une inévitable et prévisible conclusion, je déplore le scénario trop évident qui recycle au lieu de réviser. Plutôt alléché par l’odeur du casting, je trouve que le film manque de saveur.


De : Antoine Fuqua 2h05

Avec (entre autres) : Don Cheadle, Ethan Hawke, Don Cheadle, Wesley Snipes

Lola

Sous la pluie philippine, une vieille femme écume les trottoirs de Manille, un petit garçon à la main. Maladroitement, elle tente d’allumer une bougie malgré les rafales de vent. Son parapluie trépigne.

Si je pense d’abord à mes amis, la fragilité des mamies qui donnent son titre au film ne me laisse indifférent. La vieillesse qui les accable freine chacun de leurs mouvements et rend le moindre déplacement pénible. Le réalisateur en fait malencontreusement autant et je profite honteusement des joies de la sieste devant le cruel spectacle des turpitudes de la pauvreté extrême.


De : Brillante Mendoza 1h49

Avec (entre autres) : Anita Linda, Rustica Carpio, Tanya Gomez, Ketchup Eusebio


Âmes en stock [Cold Souls]

Paul Giamatti, acteur barbu, répète laborieusement une célèbre pièce de théâtre d’Anton Tchekhov. Sa prestation ne convainc ni lui, ni son metteur en scène. Il découvre alors une société qui propose à ses clients l’ablation de leur âme.

Je ne puis contester l’originalité de l’idée originelle. Elle me contente par instants. Je regrette néanmoins son exploitation minimaliste. Car à l’instar de son personnage torturé, le film tourne en rond, s’ennuie, m’ennuie, se répète et m’insère dans sa tourmente au lieu de s’en extraire.


De : Sophie Barthes et Andrij Parekh

Avec (entre autres) : Paul Giamatti, Dina Korzun, Emily Watson, David Straithain