Pages

ACTUELLEMENT DANS LES SALLES

Là-haut [Up]

Les exploits de l’explorateur Charles Muntz fascinent Carl, un enfant timide et introverti. Lorsqu’il rencontre Ellie, pétillante petite fille pleine de jolis rêves, sa vie prend une nouvelle direction.

Belles images, regard tendre, mots choisis, ce long-métrage d’animation produit par Pixar me charme totalement. Sur un ton agréablement désuet, le récit ne tarde pas à s’envoler, prodiguant les surprises et mêlant à l’exaltante aventure un vaste spectre d’émotions. Tour à tour nostalgique, gai, mélancolique ou drôle, le film m’assoit sur un petit nuage.


De : Pete Docter, Bob Peterson 1h35

Avec (entre autres) les voix de : Edward Asner, Jordan Nagai, Bob Peterson, Christopher Plummer

I Love You, Man

Dans la nuit de Los Angeles, Peter demande sa petite amie Zooey en mariage. Elle appelle toutes ses amies pour leur faire part de la bonne nouvelle. Peter n’appelle personne, il n’a pas de meilleur ami. Il va donc s’en chercher un.

J’attends longtemps que ce film aux allures de comédie démarre. Et puis, faute d’humour, j’attends que ça se termine. Entre-temps, l’obscurité favorisant l’introspection, je pense à la vie, à mes choix, les bons, les moins bons... Assurément, voir ce film en était un mauvais.


De : John Hamburg 1h45

Avec (entre autres) : Paul Rudd, Jason Segel, Rasheeda Jones, Lou Ferrigno

L’Attaque du métro 123 [The Taking of Pelham 123]

Garber occupe un poste d’aiguilleur pour le métro de New York. Quand des hommes armés prennent en otage les passagers d’une rame, il devient leur premier interlocuteur.

Le canevas pourrait se résumer à une intense joute verbale entre l’employé expérimenté et le preneur d’otages déterminé. Denzel Washington joue sa partition avec talent, aidé par une caméra virevoltante qui dynamise cet affrontement quasi-statique et impose une cadence effrénée. Je suis emballé jusqu’à la coda, étonnamment atone et seule véritable fausse note de la séance.


De : Tony Scott 1h45

Avec (entre autres) : Denzel Washington, John Travolta, John Turturro, Luis Guzman, James Gandolfini

Ong Bak 2, la naissance du dragon [Ong bak 2]

L’action se situe en Thaïlande, vers mille quatre cents et des poussières. Sous une pluie battante gisent un cavalier et sa monture, criblés de flèches. Un enfant prisonnier est aspergé de sang puis jeté sans égards dans une mare à crocodile, sous le regard complice de parieurs hilares.

Ce pur film d’arts martiaux assomme fâcheusement. Une narration brouillonne, la couleur sépia dominante, digne d’un album photos de l’entre-deux-guerres, les fausses barbes qu’on a envie d’arracher, la redondance d’une lune éclatante ou les costumes parfois risibles constituent sans conteste les ingrédients d’une bonne daube cinématographique. Je ne l’aurais sans doute pas digérée sans la présence d’un bon ami avec qui badiner entre les scènes de combats, créatives et plutôt spectaculaires mais finalement trop rares.


De : Tony Jaa 1h28

Avec (entre autres) : Tony Jaa, Santisuk Promsiri, Primrata Dej-Udom




Victoria : les jeunes années d’une reine [The Young Victoria]

La vie de princesse n’est pas toujours rose ! Dans l’Angleterre du dix-neuvième siècle, Victoria, future reine du pays, fait déjà l’objet de multiples pressions car beaucoup cherchent à profiter de sa jeunesse.

D’abord, le faste des décors et des costumes contraste avec l’austérité de la mise en route. Les acteurs semblent presque translucides et je redoute le pire. Mais à l’instar de l’historique héroïne, le scénario gagne en complexité et les interprètes reprennent des couleurs. La valse des prétendants, dûment orchestrée, apporte une once de sensiblité et la description des relations typiquement britanniques entre monarchie et gouvernement ne manque pas d’intérêt. Malgré quelques ronflements alentour, j’ai passé un moment plaisant.


De : Jean-Marc Vallée 1h44

Avec (entre autres) : Emily Blunt, Rupert Friend, Paul Bettany, Miranda Richardson, Mark Strong, Jim Broadbent


Brüno

Le personnage qui donne son nom au film est un homosexuel écervelé et extraverti de dix-neuf ans. Star bientôt déchue de la télévision autrichienne, il décide de partir à Los Angeles afin de renouer avec la gloire.

Présentée sous une forme prétendument documentaire, l’épopée de Brüno s’apparente à une succession de saynètes qui n’ont en commun que la débilité. Celle-ci offre généreusement quelques passages désopilants mais j’ai trop souvent l’impression de regarder une mauvaise émission sur un petit écran plutôt qu’un long-métrage projeté dans une salle de cinéma.


De : Larry Charles 1h23

Avec (entre autres) : Sacha Baron Cohen, Gustaf Hammarsten, Chibundu Orukwowu, Chigozie Orukwowu

Harry Potter et le Prince de sang-mêlé [Harry Potter and the Half-Blood Prince]

Les flashs crépitent tandis que les appareils photo immortalisent Harry Potter. D’étranges et inquiétantes traînées de fumée noire déchirent le ciel londonien avant de faire un tour en ville...

Ce sixième épisode de la saga ayant pour héros le jeune sorcier Harry Potter ne bénéficie pas d’un scénario spectaculaire. L’énigme conductrice se faufile discrètement tandis que les protagonistes vivent leurs vies d’adolescents presque ordinaires. Pourtant, cette nouvelle plongée dans le fantastique divertit plutôt. L’atmosphère demeure mystérieuse, voire intrigante et la formule déjà éprouvée conserve son efficacité, notamment grâce au talent de ses acteurs et à l’imaginaire de son auteur.


De : David Yates 2h32

Avec (entre autres) : Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint, Michael Gambon, Alan Rickman, Olivia Bonham Carter

L’Âge de glace 3 - Le temps des dinosaures [Ice Age: Dawn of the Dinosaurs]

Alors que le Pléistocène va s’achever, un écureuil bizarroïde tente de capturer un gland en fuite. Pendant ce temps, un couple de mammouths, un smilodon et un paresseux trouvent l’aventure sans même la chercher. Comme l’indique le titre, il y a des dinosaures aussi.

Il s’agit, bien sûr, d’un film d’animation (quelle actrice voudrait jouer un mammouth?). N’ayant pas la chance de bénéficier de la projection en trois dimensions offerte par certaines salles, je trouve l’introduction plutôt soporifique. L’arrivée d’une belette loquace, intrépide et fanfaronne me réveille en fanfare. Mais la trame réserve peu de surprises et les pointes d’humour ne suffisent à vaincre ma léthargie.


De : Carlos Saldanha 1h40

Avec (entre autres) : Ray Romano, Simon Pegg, John Leguizamo, Denis Leary, Queen Latifah

Bronson

Charlie Bronson se présente comme le détenu le plus célèbre d’Angleterre. Il doit ce titre à ses deux poings, toujours serrés et prompts à cogner son prochain.

Dès les premières minutes, je me sens envahi par une grande perplexité dont seule la somnolence m’extirpera un instant. L’antipathique personnage, lorsqu’il n’est pas en train de hurler ou de se bagarrer, se permet quelques apartés avec le spectateur, durant lesquels il se vante de sa violence et rit de son extravagance. La répétition de ce schéma lasse rapidement mais j’attends patiemment qu'une idée salvatrice vienne justifier cette histoire de sang sans relief. Ma naïveté me perdra !


De : Nicolas Winding Refn 1h32

Avec (entre autres) : Tom Hardy, Matt King, James Lance Kelly Adams

Public Enemies

En 1933, l’Amérique vit sa grande dépression. Au nez et à la moustache des autorités, quelques truands font leur loi... Parmi eux, John Dillinger, un braqueur de banques qui soigne son apparence et sa popularité.

Du désert gorgé de lumière à la gorge lumineuse de Marion Cotillard, en passant par les airs coquins de Johnny Depp ou le vert en cavale d’une forêt la nuit tombée, les superbes images semblent provenir d’un autre univers. Décrivant les itinéraires de ce gangster légendaire et de l’homme qui mena sa traque, ce film délivre une amorce surprenante et s’achève sur un dénouement redouté. Entre les deux, les revolvers canardent, les mitraillettes s’enrayent, les bandits paradent, les fusils mitraillent, les voitures pétaradent, la justice déraille et l’amour se balade pour mon plaisir sans faille.


De : Michael Mann 2h13

Avec (entre autres) : Johnny Depp, Christian Bale, Marion Cotillard, Jason Clarke, Billy Crudup, Giovanni Ribisi, Stephen Dorff

Girlfriend Experience [The Girlfriend Experience]

Un couple dîne au restaurant. Elle sourit, lui aussi. Ils arrivent dans un appartement, discutent un peu, font l’amour, s’endorment. Le matin venu, Chelsea s’en va, avec une enveloppe pleine de billets. Elle fournit un service pour lequel les hommes paient cher.

Dans ce bref portrait de femme, la chronologie des événements est étonnamment chamboulée, mélangée, explosée. Sa forme onirique transcende le fond de l’histoire, pourtant dérisoire et procure des sensations originales. Je me sens parfois perdu, confus mais le regard de l'héroïne, plein de tendresse, de détermination, de fragilité et de malice, chasse l’ennui. Une étrange expérience.


De : Steven Soderbergh 1h25

Avec (entre autres) : Sasha Grey, Chris Santos

Après l'océan

Immigrés clandestins en Espagne, Shad, libérien et Otho, ivoirien, sont deux amis fidèles. Ils vivotent en alternant petits boulots et menus larcins. Leurs chemins décroisés les mènent à Abidjan, Londres ou Paris.

Si l'Afrique n'inspire visiblement pas les distributeurs (quinze salles seulement projettent le film en France le jour de sa sortie), Eliane de Latour, réalisatrice et scénariste, la respire. Elle livre une histoire riche en aventures romanesques et mésaventures réalistes dans laquelle ses personnages, parfaitement joués, affrontent la vie avec philosophie.


De : Eliane de Latour 1h48

Avec (entre autres) : Fraser James, Djédjé Apali, Lucien Jean-Baptiste, Marie-Josée Croze

Bancs publics (Versailles rive droite)

Une femme arpente les couloirs du métro pendant que le générique présente la liste des comédiens. Elle arrive à Versailles, sort du RER et les noms défilent encore.

La plupart des protagonistes tentent, en vain, quelques bons mots avant de disparaître tandis que l’action se déplace d’un bureau jusque dans un square avant de s’installer dans un magasin de bricolage. De rares privilégiés ont le temps de se mettre en valeur, comme Pierre Arditi, gratifié d’un texte efficacement drôle ou Nicole Garcia et Vincent Elbaz qui composent un interlude plein de justesse, sans oublier le réalisateur, excellent acteur. D’autres vont, viennent et reviennent, dans une indifférence presque totale. La somme de petites histoires ne fait pas une grande histoire et ce film qui parle trop mais ne raconte rien ne me parle pas.


De : Bruno Podalydès 1h50

Avec (entre autres) : Florence Muller, Denis Podalydès, Bruno Podalydès, Olivier Gourmet

Toy Boy [Spread]

Nikki vit à Los Angeles et ne possède rien d’autre que son physique de tombeur. Grâce à lui (et aux femmes qu’il séduit, bien sûr), il dort dans un lit propre, habite une superbe maison, conduit une grosse voiture et vide un réfrigérateur presque aussi beau que lui.

Si les aventures sexuelles intéressées ne constituent qu’un point de départ, la suite ne se révèle pas très intéressante. Ni amusante, ni émouvante, ni passionnante. L’interprète principal attire sûrement les regards mais le film ne fait que se laisser voir. Je ne regrette néanmoins pas d’avoir entièrement avalé ce navet à la faveur d’un étonnant et bestial générique de fin.


De : David MacKenzie 1h35

Avec (entre autres) : Ashton Kutcher, Anne Heche, Margarita Levieva

Whatever works

Dans un New York estival, Boris clame son génie mais se décrit à juste titre comme une personne peu sympathique. On peut ajouter qu’il est extrêmement volubile et que sur l’espèce humaine, il aime à déverser sa bile.

Woody Allen, scénariste et réalisateur de ce film farfelu, confronte l’acidité de son héros misanthrope à la douce naïveté des personnages parfois loufoques qu’il rencontre. Certainement, l’humour adoucit l’humeur car bien qu’affamé, je me régale du propos bien salé et je savoure les dialogues pimentés. À l’écran, le cynisme perle puis transpire carrément. Il trouvera finalement ses limites dans un épilogue à la fraîcheur opportune. Un met léger au goût prononcé.


De : Woody Allen 1h32

Avec (entre autres) : Larry David, Evan Rachel Wood, Patricia Clarkson